Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours ressenti que je n’étais pas comme les autres. Je percevais des choses que personne autour de moi ne voyait. J’entendais des voix, je ressentais des présences, je captais les émotions des gens sans qu’ils aient besoin de parler. Ce don, qui aurait pu être une bénédiction, s’est vite révélé être un fardeau. Je me suis senti différent, isolé, incompris. Tandis que les autres enfants jouaient insouciamment, je percevais la douleur cachée derrière les sourires, les angoisses dissimulées sous des silences, et parfois même les ombres du passé qui s’accrochaient aux vivants.

Une enfance en retrait, marquée par la solitude

Très tôt, j’ai compris que je devais cacher ce que je voyais et ressentais. Quand j’essayais d’en parler, on me regardait bizarrement, on minimisait mes expériences, on me disait que j’avais trop d’imagination. J’ai appris à me taire, à enfouir ce que je vivais au plus profond de moi. Mais même en silence, cette sensibilité exacerbée ne disparaissait pas. Au contraire, elle s’intensifiait. Chaque lieu où j’entrais portait une énergie, chaque personne que je croisais me laissait une empreinte émotionnelle. Il m’était impossible de m’ancrer dans l’instant présent comme les autres enfants.

Je me suis souvent senti étranger dans mon propre monde. Les émotions des autres m’envahissaient, les pensées des esprits résonnaient dans ma tête, et l’incompréhension des vivants m’éloignait encore plus d’eux. Cette hypersensibilité m’a poussé à me replier sur moi-même, à observer plutôt qu’à participer, à ressentir plutôt qu’à m’exprimer.

Les épreuves comme enseignements

Avec le temps, j’ai réalisé que chaque souffrance que je traversais n’était pas un hasard. Il y avait un sens caché derrière chaque blessure, chaque rejet, chaque perte. J’ai connu la solitude pour comprendre la douleur de ceux qui se sentent abandonnés. J’ai ressenti l’injustice pour mieux percevoir celle des autres. J’ai traversé la peur et l’angoisse pour apprendre à les surmonter et, un jour, aider ceux qui les vivent encore.

Chaque événement de ma vie s’est imprimé en moi comme une marque indélébile. J’analysais tout, je ressentais tout avec une intensité parfois insupportable. Mais au fil du temps, j’ai compris que cette souffrance forgeait mon âme. Elle m’enseignait l’empathie, elle m’ouvrait les portes de la compréhension, elle me préparait à ma mission.

Les esprits comme guides

Dès l’enfance, des présences invisibles ont toujours été à mes côtés. Certaines m’apportaient du réconfort, d’autres cherchaient à me transmettre des messages, et d’autres encore me faisaient ressentir leur détresse. Parfois, cela m’effrayait. Comment pouvais-je comprendre ces voix, ces visions, ces ressentis qui surgissaient sans prévenir ? Il m’a fallu du temps pour accepter que je n’étais pas fou, que ce que je vivais était réel, et que ces esprits n’étaient pas là pour me tourmenter mais pour me guider.

Ils m’ont montré que ma souffrance avait un but. Que tout ce que j’ai traversé me permettrait, un jour, d’aider les autres. Que chaque épreuve était un enseignement, que chaque cicatrice devenait un outil pour comprendre et soigner.

Aujourd’hui encore, je continue d’apprendre. Je porte en moi les blessures de mon passé, mais elles ne me définissent plus. Elles sont devenues ma force. Car à travers elles, je peux ressentir, comprendre et tendre la main à ceux qui, comme moi, se sont un jour sentis perdus dans un monde qui ne les comprend pas. 

 Le biseness de la Voyance

Je ne suis pas un homme d’affaires. Mon rôle, en tant que médium, n’est pas de m’enrichir, mais d’aider, d’éclairer et de guider ceux qui en ont besoin. La médiumnité n’est pas un service à vendre ni un moyen de tirer profit des souffrances d’autrui. C’est une responsabilité, une mission qui exige humilité, bienveillance et respect.

Bien sûr, comme tout le monde, j’ai besoin de subvenir à mes besoins. Il est normal de demander une compensation pour le temps et l’énergie que je consacre à aider les autres. Mais jamais cela ne doit devenir une quête de profit excessif. Être médium n’est pas un business destiné à mener une vie de luxe ou à multiplier les paiements. Mon don est un outil de transmission, pas une marchandise à exploiter.

L’essence de ma médiumnité repose sur l’écoute, l’entraide et le partage. Loin des artifices commerciaux, je place toujours l’humain avant l’argent. Car pour moi, la vraie richesse ne se mesure pas en gains matériels, mais en âmes apaisées, en cœurs guéris et en lumières rallumées sur le chemin de ceux qui cherchent des réponses.